Contrairement à l’usage commun, la transmission est loin d’être un processus descendant, lisse et univoque. La transmission des parents à l’enfant relève plutôt d’une question d’héritage, de ce qui est nous est légué. La question autour de la transmission en psychothérapie est celle de l’appropriation de cet l’héritage mais également des difficultés liées à cette appropriation, tous les obstacles qui pourraient l’empêcher.
La clinique nous met parfois face à des adultes dont les parents ont vécu des traumatismes violents (guerre, immigration, déracinement, deuils) et dont l’angoisse a été transmise la plupart du temps dans le silence, dans le non-dit. Ces traumatismes parentaux se transmettent ainsi « brut » à l’inconscient de nos patients parce qu’ils n’ont pas pu être verbalisés ni expliqués. Ainsi nos patients se promènent dans la vie avec un bagage familial qui leur pèse mais qu’ils ne parviennent pas à nommer.
Quels seront les impacts d’un traumatisme qui ne leur appartient pas? Quel sera le regard de l’adulte sur lui-même, la qualité de ses liens avec les autres, sa vision du monde avec ce poids invisible ?
Une citation :
Des scénarios et des hommes : Analyse transactionnelle des scénarios de vie, Claude M. Steiner
Les gens sont nés O.K. Adopter la position " Je suis O.K., vous êtes O.K. " est l'exigence minimale pour une bonne psychothérapie et pour maintenir un bien-être social et émotionnel